Dans l’univers des startups, notamment chez les fondateurs et associés âgés de 20 à 35 ans, la gestion de la répartition du capital, la prise de décisions stratégiques et l’entrée de nouveaux investisseurs représentent des enjeux majeurs.
Le pacte d’actionnaires s’impose alors comme un document contractuel clé, complémentaire aux statuts et souvent confidentiel, pour anticiper la vie de la société, structurer les relations entre associés et surtout protéger les droits des fondateurs.
1. Définition et intérêt du pacte d’actionnaires en startup
Le pacte d’actionnaires est un contrat, généralement extra-statutaire, conclu entre tout ou partie des associés d’une société. Il permet d’adapter la gouvernance, d’anticiper les situations de crise, de fixer des règles de sortie ou d’entrée et de protéger les intérêts des fondateurs face à l’arrivée d’investisseurs ou de nouveaux associés.
Ce pacte offre une grande flexibilité, car il n’est pas soumis à la publicité des statuts et peut rester confidentiel (« Les parties déterminent librement le contenu du pacte qu’elles vont signer à condition de respecter les règles de droit commun de validité des contrats et de ne pas enfreindre une règle d’ordre public du régime des sociétés. En fonction des objectifs qu’elles poursuivent, elles retiennent des clauses les plus diverses… ») (1).
2. Protéger vos droits en tant que fondateur grâce au pacte d’actionnaires
Pour les fondateurs, le pacte d’actionnaires constitue un rempart essentiel contre la dilution du pouvoir, le risque d’éviction ou la perte de contrôle sur l’orientation stratégique de la startup. Plusieurs mécanismes spécifiques assurent cette protection :
- Clauses d’inaliénabilité des actions : Interdiction de céder les titres des fondateurs pendant une période déterminée, évitant ainsi la sortie prématurée ou non désirée d’un fondateur (« clauses d’inaliénabilité, d’exclusion, d’impasse, « texane », « mexicaine », de sortie conjointe, « buy or sell », de plafonnement, de « pari passu », de « ratchet », de non-dilution, de sortie en bourse, etc. »)
- Clauses de non-dilution : Protection contre la dilution excessive lors de nouvelles augmentations de capital, permettant au fondateur de conserver son poids dans le capital (« clauses […] de non-dilution, de sortie en bourse, etc. »)
- Droits de veto et majorité renforcée : Certaines décisions majeures ne peuvent être prises sans l’accord du ou des fondateurs, renforçant leur position sur les aspects stratégiques (« Il est aussi possible de leur assurer un poids plus important dans la prise des décisions collectives (minorité de blocage, droit de vote double ou multiple, voire même, selon la structure choisie, droit de veto). »)
- Protection contre l’éviction : Clauses empêchant l’exclusion injustifiée du fondateur ou soumettant son remplacement à des conditions strictes.
- Clauses de rémunération ou d’intéressement : Garantissent au fondateur une rémunération ou un intéressement spécifique (stock-options, BSPCE…).
- Clauses de non-concurrence et de non-sollicitation : Empêchent le départ d’un associé avec le portefeuille clients ou le savoir-faire, ou la concurrence déloyale entre associés
3. Clauses indispensables à insérer dans un pacte d’actionnaires
3.1 Clauses sur la gestion et la gouvernance
- Conventions de vote : Accords sur la façon de voter lors des assemblées ou conseils, droit de veto pour certaines décisions majeures
- Droit d’information renforcé : Obligation d’informer certains associés sur les décisions importantes, investissements, mouvements financiers, changements de contrôle, etc.
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3.2 Clauses relatives au capital et à la liquidité
- Clause de préemption : Priorité donnée aux associés pour racheter les actions en cas de cession par un autre associé
- Clauses de sortie conjointe (tag along / drag along) : Droit pour les minoritaires de vendre leurs actions en cas de vente du bloc majoritaire, ou obligation de vendre conjointement en cas d’offre globale d’achat.
3.3 Clauses de protection et d’équilibre des pouvoirs
- Majorité renforcée et droit de veto : Protection contre des décisions prises sans l’accord des fondateurs ou minoritaires
- Engagement de non-concurrence : Prévention de la concurrence déloyale ou du départ d’associés avec le portefeuille clients ou collaborateurs
3.4 Clauses de sanction et d’exécution
- Clauses pénales, résolutoires, astreintes : Prévoir des sanctions en cas de non-respect du pacte (dommages-intérêts, exclusion, etc.)
4. Conseils pratiques pour une protection optimale
- Personnalisation : Adapter le pacte aux besoins spécifiques de la startup et de ses fondateurs, en veillant à la cohérence entre statuts et pacte
- Confidentialité : Le pacte d’actionnaires reste généralement réservé à certains associés et est confidentiel, contrairement aux statuts déposés au greffe.
- Publicité obligatoire dans certains cas : Certaines clauses (préférence dans des sociétés cotées) nécessitent une information des tiers
5. Se faire accompagner : l’importance d’un conseil professionnel
La rédaction d’un pacte d’actionnaires sur-mesure nécessite l’expertise d’un professionnel (avocat, expert-comptable spécialisé) pour éviter les nombreux pièges, garantir la sécurité juridique et l’efficacité des clauses, et anticiper l’évolution des besoins et des réglementations.
En conclusion, pourquoi le pacte d’actionnaires est important pour les startups ?
Le pacte d’actionnaires est un levier incontournable pour organiser la vie d’une startup, protéger les droits des fondateurs, anticiper les conflits et sécuriser la croissance.
Sa rédaction sur-mesure, en adéquation avec les intérêts spécifiques des jeunes entrepreneurs, doit être confiée à un professionnel pour garantir sa validité et son efficacité sur la durée.
N’hésitez pas à solliciter un accompagnement pour adapter ce document à la réalité de votre projet et en faire un véritable atout de gouvernance et de sécurité pour votre entreprise.